Pourquoi et comment s’impliquer ?

Pourquoi s'impliquer?

Pourquoi s'impliquer?

Pour la plupart d’entre nous, les funérailles sont l’un des rares moments où nous vivons vraiment l’instant présent. Cela crée des souvenirs indélébiles et a des conséquences sur le processus et le travail de deuil.

Le but de cet article n’est pas de vous donner des conseils mais que vous connaissiez vos droits. Libre à vous d’en disposer ou non. En France, on a tendance à confier beaucoup de tâches aux professionnels du funéraire, à leur déléguer certaines missions qui peuvent pourtant être accomplies par des particuliers.

Est-ce qu’ils nous ont dépossédés de ce pouvoir à leur profit ou parce qu’ils estiment nous rendre service en nous « déchargeant »? Peu importe. Le fait est qu’aujourd’hui, le sujet de la mort est très peu abordé, que par conséquent on en a peur et que par conséquent on n’en parle peu. Oui, je me répète car c’est un cercle vicieux. Alors osons en parler, osons nous réapproprier cette inconnue et l’apprivoiser pour en avoir moins peur.

Ce qui importe c’est que tout soit fait en connaissance de cause, par choix et non par obligation, dans la mesure du possible bien sûr. Le seul cadre doit être celui imposé par la loi. Il serait dommageable que le regard des autres dicte les comportements à adopter, voire quoi penser, ou pire : quoi ressentir.

Chacun est bien évidemment et heureusement libre de faire ce qui lui semble être le mieux.  Il est important de faire tout et seulement ce qui a du sens pour vous : Ne faites pas si ça ne veut rien dire et osez si vous en avez envie. Bien sûr, le but n’est pas de nuire aux autres et les initiatives peuvent être débattues.

Ceux qui vous connaissent bien peuvent vous donner leur avis mais personne d’autre que vous ne devrait décider à votre place.

Toutes les choses qu’on peut faire soi-même permettent de réaliser ce qu’il se passe. Ce n’est pas en se mentant que le problème disparaît! Si on veut se rendre service, on doit admettre la vérité, c’est-à-dire que la personne qu’on aime est morte. Ce n’est pas facile mais nécessaire pour avancer. Cela peut prendre du temps. 

Comment s'impliquer?

Comment s'impliquer?

Pour illustrer mes propos, imaginez une blessure, une plaie, même bénigne. Si vous vous contenter de la cacher avec un pansement, en dessous elle va s’infecter jusqu’à ce que vous soyez obligé(e) de la traiter. Cela sera encore plus douloureux et plus long que si vous admettez qu’elle est là et prenez le temps de la nettoyer avant de la panser.

Alors même si vous avez besoin que d’autres fassent certaines choses pour vous simplifier la vie, sachez qu’il y a certaines choses que vous pouvez faire vous-même pour entamer le processus.

Surtout ne culpabilisez pas si vous avez envie de faire quelque chose mais que vous n’y parvenez pas: faites ce que vous pouvez sur le moment en fonction des moyens que vous avez à ce moment. On ne peut pas savoir comment on va réagir à une situation tant qu’on ne l’a pas vécue. Et la perte d’un proche peut nous affecter de telle façon qu’on peut perdre ses moyens, se sentir incapable de réfléchir, de décider, d’agir… Il n’y a pas de règle, pas d’obligation. Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, avec ce qu’il est.

Voir le défunt – Oui, c’est une image qui restera gravée dans votre mémoire mais c’est aussi la possibilité de réaliser que même si on ne veut pas que la personne soit morte, elle l’est. Et ainsi pouvoir lui dire au revoir. Cela peut être salvateur, vous évitant de rester dans le déni et au contraire accepter que les choses sont ce qu’elle sont. La mort est la seule chose qui soit inéluctable et irrémédiable. Y faire face, c’est l’intégrer, vivre avec et peut-être en avoir moins peur.

Déclarer le décès – Cette démarche s’effectue auprès de la mairie du lieu de décès dans les 24 heures qui suivent la constatation (certificat de décès établit par un médecin) . Les Pompes Funèbres ayant l’habitude de le faire, c’est généralement eux qui s’en chargent spontanément. Mais vous êtes en droit de déclarer vous-même le décès (voir les conditions sur le site du service public https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F909 ). Cela peut vous permettre de réaliser ce qu’il se passe ou vous permettra peut-être ultérieurement de ne pas en douter puisque c’est vous qui en aurez officiellement informé l’Etat Civil.

Le préparerLa thanatopraxie qui consiste à retirer le sang et injecter un produit à base de formol est conditionnée par l’obtention du diplôme de thanatopracteur. La ligature et l’obstruction d’orifices peuvent être une opération délicate pour des non-initiés et seront donc plutôt confiées aux professionnels. En revanche, les membres de la famille ou les amis proches ont le droit d’habiller et coiffer le défunt. Si vous ne vous en sentez pas l’envie ou la capacité, vous pouvez présenter une photo pour que la personne soit présentée en fonction de ses goûts : une femme coquette sera alors plus maquillée qu’une femme qui avait l’habitude de rester naturelle. Un homme barbu pourrait ne pas être reconnaissable s’il était rasé… Vous pouvez également estimer que les bijoux ont leur place, peut-être le temps du recueil mais pas lors de l’inhumation ou de la crémation.

La mise en bière – Cela consiste à placer le corps dans le cercueil. En général, malgré toute la délicatesse et le respect, les opérateurs funéraires préconisent que la famille reste à l’écart pour ne pas voir le corps de leur proche manipulé. Mais cet acte non plus n’est pas obligatoirement réalisé par des professionnels. A vous de décider si vous voyez un intérêt à réaliser ce geste, guidé(e) par les professionnels ou si vous décidez de les laisser faire.

Lui laisser un souvenir – Une occasion vous est donnée d’écrire ce que vous ressentez, vous remémorer des anecdotes, offrir un vêtement porteur de souvenirs, des photos … Vous pouvez déposer certains objets (de préférence biodégradables) dans le cercueil pour que l’être cher « parte » avec. Cela peut même être du linge personnel qui pourra être disposé en guise de capiton à l’intérieur du cercueil.

Planifier le déroulé de l’hommage – Si la personne vous a laissé (en partie) cette liberté, à vous et aux autres personnes qui la connaissez le mieux, vous pouvez bien sûr demander conseils si vous n’avez aucune idée de ce que vous pourriez mettre en place, mais ayez aussi confiance en vous. L’hommage, c’est le moment qui nous est donné pour libérer nos émotions. Les rires et les pleurs sont les bienvenus. Les chants, les poèmes, les photos sont un bon moyen de s’exprimer, qu’ils soient empruntés ou de votre composition, ou encore que des artistes les interprètent, les mettent en scène. Ils peuvent s’accompagner d’une décoration en lien avec la passion du défunt, de symboles tels que du blé, des pétales de fleurs, un véhicule (calèche, moto…). Une trame peut vous être proposée mais quel que soit son contenu, l’ordre et la durée, si vous avez l’impression d’honorer la mémoire du défunt, alors ce seront des funérailles réussies. Nous attirons toutefois votre attention sur le fait que selon le lieu de la cérémonie, un temps peut vous être imparti. Sachez qu’il n’est pas obligatoire de se rassembler à l’église ou au crématorium. Une salle communale peut être mise à disposition, parfois au cimetière, une salle privée peut être louée pour l’occasion, un jardin, une plage, tout endroit que vous jugerez avoir du sens. S’il s’agit du lieu de destination des cendres, assurez-vous qu’il soit conforme à la règlementation.

Porter le cercueil – Du corbillard au lieu de l’hommage et/ou du lieu de l’hommage au cimetière (mais pas au crématorium), voire même descendre le cercueil dans la tombe, accompagner le défunt jusqu’au bout peut être bénéfique. Cette personne vous a soutenu dans toutes les épreuves, vous pouvez la « soutenir » une dernière fois, la laisser partir. Si vous en avez envie mais que vous avez peur de craquer (physiquement ou psychologiquement), assurez-vous que d’autres proches ou les professionnels puissent prendre le relais et écoutez-vous : faites-le.

Il est légitime de vouloir retenir un proche, en France, on nous a conditionné à posséder, mais dans certaines cultures, on sait lâcher prise et accepter que les choses sont ce qu’elles sont (ce qui ne veut pas forcément dire être d’accord).

Une poignée de terre – Lorsque le cercueil est inhumé dans une fosse en pleine terre (pas dans un caveau en béton), commencer à l’ensevelir en lâchant une poignée de terre peut être un geste très fort de sens. C’est la dernière étape des funérailles, c’est bâtir la dernière demeure du proche décédé. C’est prendre conscience qu’on ne le verra plus.

Disperser les cendres – D’autres pourront le faire pour vous si le besoin s’en fait ressentir mais encore une fois, tout ce que vous ferez vous-même contribuera à participer à l’acceptation du départ, de l’absence de l’être aimé. Alors puisque c’est l’ultime étape lorsqu’il y a crémation, « libérer » la personne peut contribuer à vous libérer également, progressivement.

Vider la maison – Si plus personne ne vit dans la maison, il va falloir en retirer tous les biens. Trier, se débarrasser, conserver, se mettre d’accord avec les autres proches légitimes… s’il n’est pas évident de décider, il est utile d’y participer : cela peut être l’occasion de se remémorer de nombreux souvenirs, savoir que c’est la dernière fois qu’on vient et dire « au revoir », réaliser qu’une page se tourne et contribuer à prendre conscience du départ définitif de la personne.

Toutes ces propositions, ainsi que celles que vous trouverez, n’auront peut-être pas un effet immédiat mais il est fort probable, qu’avec le temps et un entourage aimant, cela vous aidera.

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J’attire votre attention sur le fait que ces gestes ont pour but de vous aider à prendre conscience de la mort de la personne mais pas de faire des économies. Il se peut que les Pompes Funèbres vous facturent quand-même le personnel qui serait alors prévu pour vous expliquer comment faire, voire pour prendre votre relais si vous en aviez envie mais que ce n’était finalement pas possible.

Surtout ne culpabilisez pas si vous aviez envie de faire quelque chose mais que vous n’y êtes pas parvenu(e) : vous avez fait ce que vous pouviez sur le moment en fonction des moyens que vous aviez à ce moment. On ne peut pas savoir comment on va réagir à une situation tant qu’on ne l’a pas vécue. Et la perte d’un proche peut nous affecter de telle façon qu’on peut perdre ses moyens, se sentir incapable de réfléchir, de décider, d’agir… Il n’y a pas de règle, pas d’obligation. Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, avec ce qu’il est.

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